Philippe Ernst. (Photo Sportkipik.be)

Rien ne prédisposait Philippe à embrasser cette carrière. Pourtant, lorsqu’en 2001 la Ligue cherche un directeur technique, il postule et décroche le job. "J’avais l’avantage de connaître le milieu, grâce à la sélection nationale. J’ai pourtant été obligé de suivre beaucoup de formations, en France notamment, plus les stages FIRA en Italie, au Portugal et en Ukraine". Toujours maintenant, ce passionné n’hésite pas à peaufiner ses connaissances au contact de spécialistes comme Yves Ajac, directeur technique adjoint à la FFR, la prestigieuse fédération française.

Son crédo ? La formation, encore et toujours
Son boulot et celui de ses collègues à la Ligue s’articule principalement autour de 3 points. D’abord, la formation des éducateurs qui travaillent au quotidien dans les écoles de jeunes mises en place un peu partout en Belgique. "Avec l’aide de l’ADEPS et la DTN française, nous mettons sur pied chaque année une ou deux formations de niveau 1, 2 ou 3 qui permettent aux jeunes d’être pris en charge par des entraîneurs - éducateurs de mieux en mieux formés. C’est important car notre sport connaît depuis 7-8 ans une réelle progression au niveau du nombre d’affiliés. On en comptait, à la LBFR, 2700 en 1997. Nous serons près de 5000 en fin d’année".

Le sport omniprésent dans sa vie : La carrière sportive de ce kiné spécialisé en ostéopathie a emprunté une trajectoire peu commune. D’abord athlète puis footballeur, il choisit le karaté à 15 ans. Rapidement, il émerge pour terminer 3ème au championnat de Belgique et surtout pour accumuler, au fil des années, les lauriers nationaux aux championnats par équipe avec son club du KCW de Liège. Pour terminer son cursus scolaire, il intègre finalement la section rugby du RFCL pour préparer son mémoire sur les traumatismes liés à ce sport .Rapidement pris au jeu, il chausse ses crampons et ne quittera plus ce club avec lequel il a tout connu : une 3ème place en D1, une lente descente aux enfers avec la rétrogradation en D3, puis une stabilisation en D2. Et s’il ne le dit pas, Philippe n’est pas peu fier de comptabiliser une dizaine de sélections nationales qui lui ont permis de vivre des moments forts comme ces stages en Angleterre ou encore une rencontre contre la sélection du XV à la rose des - de 23 ans. Aujourd’hui, il couple sa fonction à la Ligue avec son boulot d’ostéopathe qui lui permet de rester actif dans le milieu sportif liégeois.

Cette évolution, le rugby la doit aussi sans aucun doute aux activités mises en place par la Ligue dans les écoles, les communes, ou encore, à la demande, dans les clubs eux-mêmes. "Beaucoup de clubs ont créé, petit à petit, des écoles de jeunes très performantes, ce qui nous conforte dans notre idée : la formation est le moteur de notre sport. S’ils ont besoin d’un coup de main, nous nous déplaçons ponctuellement afin de leur venir en aide". Et lorsqu’on parle d’école, on en arrive inévitablement à évoquer le centre de formation de la Ligue : Havré. "Avec le soutien de la province du Hainaut et toujours de l’Adeps, 20 jeunes âgés de 16 à 19 ans suivent une scolarité normale tout en pratiquant le rugby au moins une fois par jour. On peut parler d’élite puisque plus de la moitié d’entre eux, dont le Visétois Jérémy Frenay, sont sélectionnés en équipes d’âge. Ce centre est important car c’est une véritable vitrine face aux interlocuteurs sportifs et politiques sur lesquels nous devons compter pour nous aider à développer le rugby en Belgique".

Sélectionneur nationale des -de 20 ans
Et preuve que ses compétences sont unanimement reconnues, aussi bien au nord qu’au sud du pays, Philippe Ernst est, avec le flandrien Karim Demnati, le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale des - de 20 ans. Avec comme objectifs les championnats d’Europe groupe B qui se dérouleront en septembre à Heidelberg en Allemagne, et un premier match amical contre le voisin hollandais le 16 avril à Visé. Son expérience et sa motivation devraient sans aucun doute être bénéfiques aux futurs cadres de notre équipe nationale sénior !