Alain Bultez et Abderrahim Lamquari ont en effet envoyé à Jean-Pierre Finet ces quelques lignes.

Alain Bultez a écrit...

Le club a non seulement perdu – de vue seulement – un frère de sang, mais un frère d’armes. Tous ceux qui ont eu la chance de défendre les couleurs du Bosquètia, bien avant son émigration vers la cité Piérard (après un détour par Cuesmes), ont partagé, avec les Finet (Richard à la mêlée, toi, en 2ème ligne…Et Karl, ton papa, à la barre) et les Blanchez, de grands moments de fraternité. Ils partagent maintenant ta peine…Mais aussi l’espérance qui t’anime, celle de nous retrouver pour d’éternelles troisièmes mi-temps…Celle qui nous remémore ces vers d’insouciance, de la plume de Joseph Dufrane [Bosquètia, pp.175, 205]

« Pouquè toudè vir tout ein noir,
Pouquè fei toudè piert’ l’espoir
Pou n’pauf’ pètit’ vie qu’nos avons,
Aimons, rions dansons, cantons.
Ami(e)s profitons d’no djônnesse,
Au diâp’ les chagrins et l’ tristesse … »

Les terrains boueux, sur lesquels Richard et toi vous êtes illustrés, nous ont conduits à considérer le noir qui assombrit maintenant ton ciel, non comme signe de deuil, mais comme marque de respect et surtout symbole d’espoir. Et ce, d’autant plus que sur nos maillots, ce noir « gaillette » se couple à l’or jaune, emprunté au blason de la cité des francs (une des origines étymologiques plausibles du nom de notre commune : domaine appartenant aux Francs). Ce jaune brillant figure la lumière des soleils qui éclairaient nos regards, les soirs de victoires : lumière du renouveau printanier dans laquelle baigne la fin de Germinal, l’œuvre d’Emile Zola. La terre limoneuse de la vallée du Nil était, au temps de l’Egypte antique des pharaons, appelée « Pays Noir » ; le noir y était alors synonyme de fertilité et de renaissance…Même « Noir, c’est noir… », la sombre chanson de Johnny, nous rappelle qu’« il nous reste l’espoir ».

Bien davantage, nous voulons croire que cette teinte incarne notre vraie richesse : celle de la chaleur humaine de nos relations que la mort ne peut altérer !

Abderrahim Lamquari a écrit...

Cher regretté Richard, mon ami mon coéquipier, celui avec qui j’ai partagé le meilleur... le Rugby l’amitié et le reste. Nous ne t’oublierons jamais, tu resteras vivant en nos coeurs. Nous reviendrons sur le terrain pour te rendre hommage et se rendre chez Louise pour chanter en borains les chansons que tu aimes tant... Tu peux être fier de ta famille FINET, elle a tant donné pour le Rugby.
Ton petit frère, c’était aussi le mien avec qui j’ai joué et partagé énormément de choses.


Richard Finet à la sortie d’une mêlée lors d’un match du début des années 70, entre Frameries et ses meilleurs ennemis de l’époque, le Coq Mosan. (Photo D.R.)