On a donc déjà évoqué la mise en place du projet One Belgium Rugby, sa philosphie et les ambitions des trois entités du rugby belge. Un projet qui n’a pas encore apporté de changement important au niveau des clubs. "On est conscient que One Belgium Rugby n’est pas encore très visible pour le monde extérieur. Mais en interne, on est par exemple beaucoup plus rapide dans la manière de fonctionner", souligne le président de Belgium Rugby Michiel Leysen. "On a donc aussi décidé que c’était le bon moment pour aller plus vers le monde extérieur, d’où cette interview et l’appel d’offre pour le poste de ’communication manager’ à la mi-décembre. Il y a beaucoup de bonnes choses qui se passent, mais le public n’est pas au courant".

"Au niveau des clubs, les ligues envoient une facture, la fédération en envoie une autre. A l’avenir, on veut que les clubs ne reçoivent plus qu’une seule facture. Ce sera plus facile à gérer pour eux, et pour nous aussi. L’objectif est d’avoir un bureau administratif qui coûte moins cher et libérer ainsi plus d’argent pour l’investir dans le sportif et le soutien aux clubs", détaille Michiel Leysen.

Autre exemple concret : la mise en place d’un plan pour aller à la Coupe du Monde. "Ce ne sera plus juste une ambition, il y aura un vrai plan. Et pour ça on a besoin des clubs et des joueurs. On va donc discuter avec tous les clubs, tous les coachs, tous les joueurs afin de les impliquer dans ce projet. Car tout seul, on ne va pas y arriver".

One Belgium Rugby devrait donc se traduire dans des actes dans les semaines à venir. "Il y a des choses qu’on peut très vite réaliser au niveau sportif. Et d’autres qui mettront plus de temps : si on travaille aujourd’hui avec les jeunes, les résultats ne se verront peut-être que dans quelques années", confirme le président de Rugby Vlaanderen Wim Labie. "Si on peut demain trouver un nouveau partenaire, pour le rugby belge dans son ensemble, c’est qu’on peut vendre une belle histoire, et cela aura aussi des retombées pour tous les clubs. D’où l’importance aussi de travailler ensemble entre les trois entités".

"Sans One Belgium Rugby, on n’aurait par exemple pas eu TVH (ndlr : nouveau partenaire du rugby belge depuis le début de saison), on n’aurait pas eu Lotto non plus", ajoute Michiel Leysen. "Ce sont des partenaires qui ont senti qu’investir maintenant dans le rugby belge sert à quelque chose car il y a une structure en place qui peut réaliser les objectifs fixés. On n’est pas en train de faire des plans pour l’année prochaine mais pour dans quatre ans".

"C’est aussi vraiment réalisable d’aller à la Coupe du Monde en ladies"

Parmi les grands objectifs figure le rugby féminin. "On n’a pas assez soutenu le rugby féminin les derniers années pour des raisons budgétaires. Mais c’est clairement une envie de la part des trois entités de développer également ce projet parce que c’est aussi vraiment réalisable d’aller à la Coupe du Monde en ladies. Si on compare le nombre de filles qui jouent en Belgique par rapport aux autres pays, on est clairement dans le top européen", se réjouit le président de la fédération belge.

"Le rugby féminin est le plus grand pôle de développement. Au niveau de la croissance mais aussi du potentiel", précise Muriel Cottave-Claudet, présidente de la LBFR. "Il y a plus d’opportunités. C’est plus accessible, aussi car la concurrence est moins grande en Europe que du côté masculin".

Comptant à l’heure actuelle environ 13.000 membres, le rugby belge ne se fixe par contre pas d’objectif chiffré dans ce domaine. "Si demain on se qualifie pour la Coupe du Monde ou les Jeux Olympiques, le nombre de licenciés va automatiquement augmenter. Mais il n’est pas obligatoire d’augmenter ce chiffre pour aller aux Jeux Olympiques ou à la Coupe du Monde", résume Wim Labie.

"Beaucoup de choses se concrétisent. Les résultats vont suivre dans les mois à venir", prévient Michiel Leysen. "A partir de maintenant, on va davantage communiquer, car il y a beaucoup de choses qui se passent, c’est juste qu’on ne le dit pas assez. Après il y aura peut-être toujours des gens opposés à ce projet One Belgium Rugby, mais comme dit Muriel, ils seront convaincus s’ils voient qu’on accélère, qu’on a des meilleurs résultats. One Belgium Rugby n’est pas un objectif en soi mais un moyen d’arriver à un meilleur rugby belge".

One Belgium Rugby englobe en effet l’ensemble du rugby belge, et pas seulement ses instances, employés et dirigeants. "L’idée est aussi d’aider nos clubs à avancer et à se développer en fonction de leurs moyens, financiers mais aussi d’infrastructures", rappelle Muriel Cottave-Claudet. "On doit aussi aider à professionnaliser les clubs dans leur gestion. Ils le font déjà, d’eux-mêmes. Mais on doit être là comme un exemple, pour les appuyer. On est à l’écoute de leurs besoins, on doit travailler ensemble et se coordonner. Parce qu’on ne va pas faire progresser nos équipes nationales si les clubs n’adhèrent pas au projet. Le but n’est donc pas de penser qu’aux équipes nationales mais bien de penser ce que ces équipes nationales vont apporter aux clubs pour qu’ils avancent également".

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