En juillet dernier, Belgium Rugby, Rugby Vlaanderen et la LBFR annonçaient qu’un accord-cadre avait été conclu entre les trois entités pour la mise en oeuvre de One Belgium Rugby. Depuis, plusieurs mois sont passés. Et One Belgium Rugby est en effet devenu réalité avec une nouvelle structure et un nouveau mode de fonctionnement des instances dirigeantes du rugby belge.

L’objectif de One Belgium Rugby (OBR) est pour rappel de mettre en commun les ressources des trois entités et d’aligner les ambitions afin de mettre en place une structure (plus) professionnelle. "On s’est donc aligné sur le fait qu’on a vraiment l’ambition d’aller à la Coupe du Monde, pour les hommes et pour les femmes. C’est la première partie. Et la deuxième, c’est que les administrateurs sont des bénévoles, mais pour avoir de la crédibilité et aller à la Coupe du Monde, il faut avoir un staff professionnel qui gère le quotidien. Et donc mutualiser ce staff. C’est pour ça que Thibaut André et Mathias Rondou, les directeurs de Ligues, sont les CEO de One Belgium Rugby", explique Michiel Leysen, président de Belgium Rugby.

"Aujourd’hui, au sein du CA de la fédération, il y a trois membres de Rugby Vlaanderen, trois membres de la LBFR et les trois présidents. Ce qui est je pense unique et qui fonctionne depuis le mois de juin dernier", poursuit Michiel Leysen. "La première étape était de professionnaliser les instances. Là on y est. Pour le grand public cela ne se voit pas encore mais pour nous en interne, cela change déjà énormément. Notre rôle désormais au CA est vraiment un rôle d’administrateur, c’est-à-dire travailler sur le long terme, sur la stratégie".

Là où des tensions entre les trois entités existaient il y a plusieurs années, une certaine harmonie est désormais de mise. "Je pense qu’on est tous à un croisement. Les trois entités ont travaillé ensemble afin que One Belgium Rugby, qui était sans doute impossible il y a 5 ou 10 ans, devienne aujourd’hui réalité", se réjouit Wim Labie, président de Rugby Vlaanderen. "Les deux Ligues ainsi que Belgium Rugby souhaitent aller de l’avant ensemble".

Même son de cloche donc du côté de la Ligue francophone. "Quand l’équipe avec laquelle je suis arrivée à la présidence de la Ligue a été élue, notre volonté était de développer le rugby en Belgique, mais pas seulement se focaliser sur les clubs francophones", rappelle Muriel Cottave-Claudet, présidente de la LBFR. "On joue au rugby de la même manière des deux côtés de la frontière linguistique. On n’est jamais arrivé dans un moment où on s’est dit ’non, ça on ne va pas faire parce que c’est la Flandre’. L’idée est d’être tous ensemble et de faire avancer le rugby comme un sport collectif. On travaille par exemple ensemble avec les Ligues pour les sélections régionales, c’est vraiment une volonté d’aller de l’avant et de créer cette unité par le sport".

One Belgium Rugby n’est cependant pas pour autant synonyme de fusion entre les trois entités. "On est obligé de continuer à exister de manière administrative, parce que la politique belge fait que le sport est régionalisé", confirme Muriel Cottave-Claudet. "Mais aujourd’hui on développe des projets ensemble pour faire avancer le rugby belge de manière unifiée et les employés des deux ligues et de la fédération sont désormais en train de devenir une vraie équipe".

"Montrer qu’on réalise les objectifs qu’on se fixe"

La situation a donc évolué ces dernières années. "Pour moi, la grande différence par rapport à il y a 5 ou 10 ans, c’est qu’on regarde surtout ce dont le rugby a besoin dans 2 ans, dans 5 ans, dans 10 ans et les trois entités vont travailler ensemble pour répondre à ces besoins", précise Wim Labie. "Alors qu’avant, on regardait d’où venaient les subsides et ce qu’on allait pouvoir en faire. Là, on a des objectifs communs et on regarde comment on peut les atteindre ensemble".

"Ces dernières années, la FBRB est devenue un partenaire plus crédible. Et en même temps il y a eu un rapprochement entre les Ligues avec Thibaut et Mathias, qui s’entendent bien", renchérit Michiel Leysen. "On a lancé l’idée de ce One Belgium Rugby il y a deux ans et demi. Cela a pris du temps de voir comment on allait la réaliser. Mais là depuis juin, on est bien One Belgium Rugby. On n’est pas d’accord sur tout, mais on est d’accord sur 95% et sur les autres 5% on se met d’accord. Alors que par le passé, on était surtout concentré sur ces 5% je pense".

La fédération et les deux ligues se sont donc mis au diapason. ’Pour le moment’ diront certains, plus dubitatifs. Un retour en arrière est-il possible ? "C’est à nous maintenant de concrétiser cela d’une manière ou d’une autre. Mais aujourd’hui, ce qui est le plus important c’est que Thibaut et Mathias et le staff font One Belgium Rugby. Et qu’à un moment donné, cela n’aura plus de sens de faire marche arrière", répond Michiel Leysen.

"On a aussi des moyens de mettre ça sur papier, dans les règlements et les statuts, afin de pérenniser One Belgium Rugby", ajoute Muriel Cottave-Claudet. "Mais la meilleure façon de le pérenniser c’est de montrer qu’on réalise les objectifs qu’on se fixe. C’est comme ça qu’on ne remettra pas en cause ce fonctionnement".

"Aujourd’hui ça n’a pas de sens que les trois entités travaillent avec trois comptabilités, des softwares différents, etc.", souligne Wim Labie. "La manière de travailler, avec le même software, les mêmes outils, le même procédé, va apporter tellement d’avantages. Et il en va de même au niveau sportif".

à suivre...

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