Belgique-Namibie : ’Certes il faut avoir le cœur chaud mais il faut aussi avoir la tête froide’

Jamais donc dans son histoire, la Belgique n’avait encore participé à un Tournoi de repêchage pour la Coupe du Monde. En position pour décrocher le 24e et dernier billet pour la Coupe du Monde 2027 en Australie, à condition de remporter le tournoi de Dubaï, les Diables Noirs sont sensibles à l’engouement suscité en Belgique et bien au-delà. "On reçoit beaucoup de messages et c’est le cas depuis deux-trois ans", souligne l’ailier Dazzy Cornez. "Il y a vraiment une belle énergie qui se dégage, un gros lien qui s’est recréé entre les supporters et l’équipe nationale. Et même au niveau des clubs, moi qui joue dans le championnat français comme beaucoup de mes copains, il y a beaucoup de mecs qui nous soutiennent et qui voient la pente montante de l’équipe nationale. Cela fait du bien d’avoir ce soutien, de nos amis français et de nos amis et supporters en Belgique. On le ressent vraiment".

"Comme le dit Dazzy, il y a beaucoup de soutien qui vient aussi de la part des clubs français", renchérit le 3e ligne William Van Bost. "Cela me fait un peu penser à ce que disait Van Buyten à l’époque où il jouait au Bayern de Munich. A l’époque tout le monde se foutait de lui quand il allait en Belgique en lui disant ‘combien tu vas t’en prendre cette fois’, mais la donne a un peu changé, on vit un peu la même chose en rugby. J’espère qu’on va pouvoir aller aussi loin et évoluer comme la Belgique l’a fait en football, mais c’est clair que les joueurs et les clubs nous prennent plus au sérieux".

Decubber : "C’est victoire obligatoire contre la Namibie, il n’y a pas d’autre chemin possible"

La Belgique est donc à trois matchs de la Coupe du Monde, avec successivement au programme la Namibie (8 novembre), le Brésil (13 novembre) et les Samoa (18 novembre). Mais l’équipe belge refuse de se projeter, de se demander si une équipe remportera ces trois rencontres et encore moins d’imaginer une défaite dans le premier match face à la Namibie ce samedi. "Il faut vraiment aborder match par match. On n’a pas envie de penser à ce scénario-là", répond le capitaine Jean-Maurice Decubber. "Franchement, on ne pense pas que les Samoa vont perdre un match avant nous. On a la chance de les jouer en dernier. Mais c’est victoire obligatoire dès ce samedi, il n’y a pas d’autre chemin possible".

Même si elle est privée de quelques joueurs importants, la Namibie n’en demeure pas moins un sacré client, elle qui est habituée à disputer la Coupe du Monde. "La Namibie est une équipe que l’on sait très puissante, avec un jeu frontal, des joueurs d’expérience", explique le coach Laurent Dossat. "Il y en a quand même beaucoup qui ont joué la Coupe du Monde il n’y a pas longtemps. On le savait depuis le mois d’août. On se prépare à affronter cette équipe-là, on donnera ce qu’on peut donner et on essayera de contrecarrer les vagues namibiennes qu’on se prendra".

Pour schématiser, les Belges devront-ils dès lors résister devant et faire mal aux Namibiens derrière ? "En termes de projet de jeu, je crois qu’on a démontré par le passé, sans manquer d’humilité, qu’on a quand même une alternance assez intéressante dans le jeu", estime Laurent Dossat. "Que les avants font très bien le job. Et bien évidemment on a des facteurs X dans une équipe et on sait qu’on en a derrière. Mais le rugby commence devant".

"Sur les avants, il faudra résister mais je pense qu’on fera mieux que résister", ajoute Jean-Maurice Decubber. "Les Namibiens sont très forts sur les mauls, sur le jeu d’avants et le jeu de pression. On les attend là-dessus mais on a confiance en nos forces. En plus derrière on a la chance d’avoir beaucoup de qualité. On redoute les Namibiens peut-être plus sur le jeu d’avants et sur l’expérience qu’ils ont de ce type de matchs internationaux pour se qualifier pour la Coupe du Monde, qu’ils ont beaucoup joués. Nous on est la première génération à jouer ce type de matchs".

Van Bost : "Certes il faut avoir le cœur chaud mais il faut aussi avoir la tête froide"

Une première génération de joueurs à disputer un tournoi qui marquera quoiqu’il arrive leur carrière. "Il faut avoir conscience que c’est le match le plus important qu’on ait jamais joué en sélection et dans notre carrière", confirme Jean-Maurice Decubber. "Il y a beaucoup d’excitation qui va monter jusqu’au coup d’envoi mais il faut garder la tête froide jusque-là et maitriser notre rugby".

"Je retiens une phrase que Jeff Williams, notre coach en équipe nationale belge à 7, nous disait cet été : ’ni trop chaud ni trop froid’", souligne William Van Bost. "On a évidemment cette excitation, c’est impossible de ne pas l’avoir quand on joue pour sa sélection. Mais il faut rester tempéré, il faut savoir prendre les bonnes décisions en rugby. Certes il faut avoir le cœur chaud mais il faut aussi avoir la tête froide".

Histoire de décrocher la lune et de peut-être décrocher cette qualification historique en Coupe du Monde. "En tant que rugbyman, on rêve tous de pouvoir participer à une Coupe du Monde, c’est un peu le Graal pour nous", souligne Dazzy Cornez. "Je ne pensais pas avoir l’opportunité de pouvoir combattre aussi tôt pour pouvoir y arriver. C’est franchement une belle opportunité que l’on a et on l’a vit à 200%. Et non quand j’étais petit je ne m’imaginais pas pouvoir aujourd’hui me battre pour me qualifier pour une Coupe du Monde".

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