Belgique et Samoa se sont donc quitté sur un résultat de 13-13, suffisant pour les Samoans pour valider leur billet pour la Coupe du Monde 2027. "Les Samoa sont une très grande équipe et on a rivalisé avec. Il y a ce côté fierté de l’équipe et de tout le projet qui a été construit. Et d’un autre côté il y a une grosse déception parce que sur le match, il y a des moments clé où on peut gagner, il y a des secteurs où on peut le gagner", a expliqué peu après le coup de sifflet final Jean-Maurice Decubber. "Il y a aussi pour moi au début un carton rouge qui peut faire basculer le match en notre faveur. Je ne comprends pas trop. On reverra le match à froid. Il y a beaucoup de choses qu’on ne maîtrise pas qui font qu’on perd ce match".

Ce qu’ils pouvaient tenter de maîtriser, c’est le défi physique. Contrat rempli. "Les Samoans nous rendaient tous 20 kilos je pense, en étant gentil", précisait le capitaine belge. "J’ai plongé dans les genoux, j’ai vu des mecs à côté de moi qui plongeaient dans les genoux et le défi physique on ne l’a jamais lâché. Ce qui nous a manqué, ce sont parfois quelques détails, notamment sur la conquête. Mais on a vraiment gagné cette guerre du défi physique".

"C’est une immense déception parce qu’on était tout près. C’est comme cela, c’est le sport", concédait le sélectionneur Laurent Dossat. "Il y a des bons moments, il y a des moments cruels. Les joueurs se sont vraiment envoyés pendant 80 minutes, on finit le tournoi sans perdre un match. Il y avait une densité physique incroyable en face et malgré cela, on réussit à revenir. On échoue d’un rien".

"Jusqu’après la mi-temps, le scénario était à peu près comme on l’avait souhaité. On savait qu’il fallait faire le dos rond et profiter des moindres opportunités. Il y a des moments où cela s’est joué à rien", ajoutait Laurent Dossat.

A l’image du match face au Brésil (30-27), les Belges ont fait preuve d’énormes ressources mentales pour tenir les 80 minutes et ne jamais rien lâcher. "Comme j’ai coutume de dire, on s’aime dans la victoire, on s’aime dans la défaite. Les joueurs ont été incroyables", soulignait le ’head coach’. "Je suis très déçu pour eux parce que quand on passe aussi près d’un rêve, c’est frustrant. Mais les joueurs m’ont bien sûr régalé de travail, de plaisir pris ensemble, qu’on a pris avec le staff à les coacher. L’année 2025 a été extraordinaire, elle se termine mal mais c’est un super groupe avec des supers leaders, un super staff. Chacun a donné son maximum. On a essayé de tirer la quintessence de ce groupe. On pourra toujours s’en vouloir sur certains points mais pas sur la fierté et l’envie d’honorer ce maillot".

La page de la Coupe du Monde 2027 se tourne donc pour l’équipe belge. Mais le chapitre de la Coupe du Monde 2031 va rapidement s’ouvrir. "On ne voulait pas parler du futur, on voulait parler de 2027", pestait encore Jean-Maurice Decubber. "On a des mecs comme Julien Berger, Maxime Jadot, Alexandre Raynier, Vincent Tauzia pour qui ce sera trop tard 2031 et qui ont eu des immenses carrières avec nous. C’est très triste pour ces gars-là. Et je suis triste de ne pas participer à cette Coupe du Monde 2027 car on avait une très belle génération. Je pense qu’on le méritait. Mais d’un autre côté on a montré qu’on pouvait rivaliser avec les Samoa, c’est donc de bon augure pour les années à venir".

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