"La route continue, et ils sont de plus en plus nombreux à nous accompagner sur ce long chemin tortueux qui doit nous mener vers la deuxième division, groupe A, avant pourquoi pas d’ envisager l’inaccessible !

Je me suis donné comme principe de ne jamais répondre aux questions du forum, on sait où me trouver si besoin. Mais comme tous, je survole, je m’informe, je ris comme parfois je peste par les absurdités(à mes yeux) de certains.
Tout cela pour dire combien l’outil que Bruno met à disposition de notre passion est essentiel. Il est le lien, le lieu qui permet aussi notre essor, notre développement. Pour information, Bruno, mais aussi Jean que je tiens à associer, n’ont jamais pratiqué notre sport, n’ont jamais ressenti ce noeud qui nous saisit à l’entrée des vestiaires,au coup d’envoi.
Et pourtant leurs yeux brillent à la seule évocation du mot rugby. Toujours positifs, optimistes, dévoués à notre cause, sans être issus du sérail, comme on dit vulgairement.

Et samedi après midi, dans les travées du Stade Petit Heysel, ils étaient plusieurs centaines, voire plusieurs milliers, à n’avoir jamais pratiqué (sans compter les dizaines de milliers de spectateurs-pour info nous avons fait 4 fois plus d’audience que le match de tennis précédent !-) à supporter,à vibrer derrière notre Equipe Nationale.

Ca, c’est notre richesse à venir, notre sport ne se développera que par une ouverture, un accueil auprès de ce public. Pour cela nous devons continuer cette ouverture, qui passe également par l’accueil dans nos clubs, nos encadrements, nos dirigeants de gens hors rugby qui par leurs expériences différentes, leurs savoirs, leurs regards neufs ne peuvent qu’apporter des ressources supplémentaires. Beaucoup de gens ont travaillé pour que samedi soit une réussite. Des passionnés comme des néophytes. Mais la même motivation pour que cela soit exemplaire les animait (Des centaines d’enfants de nos écoles de rugby pratiquaient sur des terrains annexes. Près de 200 enfants des quartiers de Bruxelles s’initiaient sur la pelouse du Stade Roi Beaudoin). Il serait trop fastidieux de les nommer un par un, et le rugby est un sport collectif qui n’accepte pas le moindre individualisme. Ils savent tous combien je leur suis reconnaissant pour leur engagement. Pour cela je remercie les personnes qui dans le forum mettent en avant mon action. Mais qu’il sache, et ce n’est pas de la fausse modestie, que c’est un travail d’équipe, le travail du CLUB BELGIQUE.
Je connais ma part, mais il n’en demeure pas moins que ce que nous récoltons actuellement est le résultat de personnes et non d’une seule personne. L’humain est si versatile que ce que nous portons aux nues aujourd’hui est vite brûlé le lendemain, j’en ai déja fait l’amère expérience.

Pour cela, profitons de ce plaisir mais préparons nos futures joutes. Samedi les coups de pied d’Alan n’étaient que le paraphe du travail de ses coéquipiers. Plus de 40 joueurs ont participé à cette victoire, chacun apportant sa contribution. L’an dernier nous avions du mal à faire une équipe, cette année avec Denis ce fut un arrachement de sortir du groupe les joueurs non retenus.
Malgré tout, ceci est un signe que le rugby Belge évolue, progresse et se donne les moyens de son ambition d’aller le plus haut, sans aucune limite. Mais bien pas après pas. Le chantier est encore fastidieux.
D’ailleurs, une de mes plus grandes joies samedi fut de voir des gens qui auparavant se dénigraient, reprendre lien. Notre famille n’est pas encore assez vaste pour que l’on s’entredéchire sans conséquence. Nous avons besoin de tous pour allier d’autres personnes à notre cause.

Pour cela je suis ravi que les anciens internationaux donnent enfin suite à ma requête de se réunir en Amicale (et je saurai le leur rappeler !). Ils sont nos racines et samedi mes joueurs ont eu le privilége de se voir remettre leur maillot par deux des plus grands fidèles de notre sport. Et à ce moment là il n’y avait plus de génération, juste des internationaux prêts à tout pour donner éclat à ce maillot.

Pour conclure, mon ultime joie et peut être la plus émouvante fut la réponse de ces enfants, lors du reportage donné à la mi-temps de notre match, à la question de savoir s’ils désiraient un jour porter le maillot des Diables Noirs. Quel enthousiasme !
Notre pari fou qui consistait à redonner vie, fierté, identité à l’équipe venait d’être en grande partie gagné, grâce à ces quelques mots sortis de la bouche de ces gamins émerveillés."