Avec la crise sanitaire, l’année 2020 est compliquée pour tout le monde. Est-ce que l’annulation de votre Flanders Open Rugby pèse sur le budget et les finances du Dendermonde Rugby Club ?
- Peter De Block : "Comme tout le monde nous connaît et connaît notre tournoi, cela signifie donc zéro revenu pour le FOR 2020. Nous avons rapidement su en mars que cela n’allait pas être facile et nous nous sommes réunis en tant que conseil d’administration chaque semaine pour garder le contrôle sur l’avenir du club. Car nous avons également effectué un gros investissement avec la construction du nouveau bâtiment qui ne fonctionne que depuis 4 ans, un bâtiment essentiellement financé par des moyens propres et externes. Nous ne bénéficions pas de l’avantage – une chance dont bénéficient par contre les clubs wallons – de recevoir des subsides pour les nouvelles constructions, les rénovations, un terrain synthétique, etc."

"Nous nous sommes répartis en 3 groupes. Le premier groupe était celui de la question ‘est-ce qu’un mini-format du Flanders Open peut avoir lieu en août/septembre ?’. Mais il est vite apparu que c’était impossible. Le deuxième groupe était celui des ‘économies’ et le troisième groupe celui des ‘idées pour générer des revenus dans le cadre des mesures contre le coronavirus’. Cela a été fait avec le bar d’été, une grande action de vente de vins et encore d’autres actions. La bonne nouvelle pour Dendermonde est que de nombreux bénévoles ainsi que des entraîneurs ont spontanément décidé d’abandonner leurs défraiements".

"Tout le monde vient simplement aider comme il se doit. Les gens du rugby motivés par l’argent ont disparu… Avec pour conséquence des économies. Nous avons un nouveau staff d’entraîneurs de Dendermonde. C’est ensemble que nous allons surmonter cette crise du coronavirus. Tous les entraîneurs de jeunes sont restés à bord et chacun participe à la mise en oeuvre du plan d’économie. Tous les sponsors sont restés également, même si pour eux aussi ce n’est pas toujours facile. Notre comité sponsors a même paradoxalement trouvé de nouveaux sponsors".

"Tout est donc pour le moment sous contrôle, mais non moins difficile. Des économies doivent être faites. Cela concerne par exemple les bus. Tous les déplacements en bus demeurent d’application pour les longs trajets, mais pas pour les plus petites distances…"

L’annulation de votre célèbre événement vous a-t-il obligé à faire des économies au niveau du groupe de joueurs ?
- P. De Block : "Geraghty Felipe, Luca Maccagno, Tom Pearce et Alistair Ledingham sont restés. Nous n’avons pas de nouveaux joueurs étrangers à l’exception d’un pilier parce que nous avions besoin de renfort à ce poste. Le noyau est resté uni et les jeunes que nous formons depuis plusieurs années déjà et que nous protégions encore l’an dernier ont rejoint le groupe : Stef Vermeir et Robbe Scherps sont issus de notre propre formation. En espérant que cela changera aussi notre image".

Les joueurs étrangers sont toujours venus à des postes pour lesquels nous ne disposions pas de joueurs pour viser le top 4. Nous n’aurons probablement pas plus de 2-3 joueurs étrangers dans les années à venir.

Vos U14 sont cette saison en Q4, les U16 en Q3 et les U18 en Q2. Est-ce que la formation des jeunes constituent-elles une priorité au DRC ?
- P. De Block : "Oui ! Depuis des années déjà. Après Ben Macharis, Michiel Matthijs, Jonas Van Den Bossche, Seppe Verhelst, Ian Dumez, Arno Zaman, Frederic de Smet et Corneel Michem, on voit à présent encore d’autres jeunes joueurs grandir en équipe première. Qui connaissait au début de la saison dernière les Toon Meert, Stef Vermeir, Robbe Scherps, Maarten De Cocker, Robrecht Bruneel, Owen Appelt et encore quelques-uns d’autres, qui perceront cette année. Ils ont tous reçu leur chance. Chaque jeune qui est passionné et dévoué a reçu ces opportunités. Dendermonde est dans le top 4 en Belgique et cela demande donc un certain sacrifice. Mais nous devons aussi protéger ces jeunes joueurs".

"Nous investissons énormément dans la jeunesse. Et nous n’arrêtons pas malgré le coronavirus. Il faut savoir que les U14 ont leur propre kiné. Les jeunes disposent d’un préparateur physique à partir des U16. Jonas Heirbaut se débrouille très bien avec les U16/U18. Nous avons toutefois la malchance que nos jeunes en U14 sont descendus en D3/D4. C’est beaucoup trop bas pour Dendermonde. Les U16/U18 figuraient en première division il y a quelques années. Le problème actuellement en U16 et U18 est qu’ils sont trop peu nombreux. Nous avons par contre une très bonne génération U14 actuellement. Vous verrez, c’est un très large noyau, avec pas mal de talents. Mais nous nous concentrons aussi dans la formation sur l’accompagnement individuel."

"On a constaté ces dernières années que les joueurs sortant des U18 étaient directement prêts pour rejoindre le noyau de l’équipe première. Ce qui n’était pas possible il y a 10 ans car la différence était trop grande".

"Si on regarde les classements, on pourrait donc croire que nous ne nous intéressons pas à la formation des jeunes. Mais c’est bien le contraire. Je pense que nous en récolterons les fruits d’ici 2 ans. Car nous n’avons jamais eu autant de jeunes joueurs au club. Des U6 aux U12, nous pouvons facilement constituer 3 équipes. Nous avons 240 jeunes. Il y aura certainement du talent parmi eux. Pensez à Aimé Césaire (Leicester) et Sven D’Hooghe (Biarritz). Il ne s’agit que de 2 joueurs mais nous sommes déjà heureux d’avoir 2 joueurs au niveau international".

La difficulté de former des jeunes en Flandre s’explique-t-elle en partie par une culture rugby moins développée qu’au sud du pays ?
- P. De Block : "Il y a moins d’attention médiatique, pour ne pas dire aucune. Les jeunes en Flandre ne peuvent donc pas découvrir le rugby. Pas comme dans le sud du pays, où existe le lien avec la France. C’est un problème pour nous de transmettre la passion pour ce sport. C’est un travail pour Rugby Vlaanderen. Mais nous avons l’avantage que le rugby est connu à Dendermonde. Beaucoup plus de gens doivent jouer au rugby sinon nous n’évoluerons pas. Nous donnons d’ailleurs notamment des initiations dans les écoles.

Suite et fin de l’entretien début de semaine prochaine…