Bertrand Billi, on ne le présente plus. Ou si peu. Du haut de ses 30 ans, le deuxième ou troisième ligne est un incontournable du rugby belge. Véritable icône au RC Soignies, Bertrand Billi y officie comme joueur et entraîneur et défend également les couleurs de la Belgique à XV et à VII.

Depuis onze ans, Bertrand porte le maillot des Diables Noirs, l’équipe nationale masculine à XV. A l’occasion du test-match Belgique-Brésil du 18 novembre dernier, il a ainsi fêté sa 60ème sélection. Mais se rappelle-t-il encore de ’sa toute première fois’ ? "Oui. C’était en Serbie, j’avais 19 ans. C’était en 2005-2006. On avait joué sur un terrain perdu dans la forêt, avec une usine à charbon derrière. J’étais remplaçant. J’ai failli monter à l’aile, car Jérôme Cauwe avait mal négocié deux-trois ballons, avant de faire une bonne action. Richard (ndlr : McClintock, sélectionneur à l’époque) m’a finalement fait monter à la place de Mathieu Verschelden".

Avec ces 60 sélections, les souvenirs ne manquent bien évidemment pas. "Mon meilleur souvenir jusqu’ici, ce n’est pas un match en particulier, mais plutôt l’esprit d’aventure et de liberté d’une vingtaine de gars qui partent à l’étranger, qui se débrouille pour faire un bon match dans un environnement hostile. Je retiens donc surtout l’exotisme de tous ces voyages".

En janvier prochain, Bertrand Billi fêtera donc ses 31 printemps. Il fait logiquement figure d’ancien dans le jeune groupe des Diables. "Je fais partie de la génération 87, comme Thomas Dienst et Alan Williams. J’ai toujours pris un grand plaisir à venir en équipe nationale, quel que soit l’entraîneur. Avant, je me concentrais surtout sur moi-même et sur ma propre performance. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je discute avec le staff, au sujet notamment du prochain Tournoi des VI Nations B. Je suis consulté. J’ai en quelque sorte un rôle d’accompagnant, je dis aux jeunes ce qu’il faut faire et ne pas faire".

Quel avis porte le Sonégien sur le niveau actuel du XV belge par rapport à celui de ses débuts ? "C’est difficile à dire, car le rugby évolue. Je ne suis d’ailleurs plus le même joueur qu’il y a dix ans. C’est compliqué de juger au niveau sportif. Mais je peux comparer l’esprit, et chaque génération de joueurs est en accord avec son époque. On a toujours fait front face aux difficultés. Je ressens toujours la même vibration".

Ce chiffre de 60 sélections, Bertrand Billi devrait, sauf surprise, encore le faire fructifier dès le mois de février avec le début du Tournoi des VI Nations B. "Je me sens bien maintenant si j’ai pu faire une bonne préparation. A partir de décembre, j’entame d’ailleurs la préparation pour février. Je dois être plus préparé qu’avant. Mais est-ce que je jouerai encore de longues années en équipe nationale ? C’est une bonne question. Je n’y pense pas trop. Je cèderai ma place naturellement. A un moment donné, un jeune aura plus faim que moi". En attendant, ce n’est pas encore le cas...

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