Une page se tourne actuellement en équipe nationale belge à XV avec l’émergence d’une nouvelle génération. A 37 ans, Julien Massimi a ainsi décidé de mettre un terme à une carrière internationale débutée le 11 novembre 2004, à l’occasion d’un match contre les Flandres Françaises à Frameries.


Julien sous le maillot de l’ASUB en 2006. (Archive Sportkipik.be)

Ce 19 mars 2022, le pilier de l’ASUB ayant aussi notamment évolué en France à Arras et à Saint-Etienne où il goûta au rugby pro a donc disputé son dernier match à domicile en Diables Noirs à l’occasion de la victoire contre la Pologne(41-11). Une dernière à la maison pour laquelle il a conservé sa ’cool attitude’ légendaire. "Je n’ai jamais été très nerveux", confirme Julien Massimi. "J’étais par contre ému lors de la remise des maillots. Mais après, la préparation du match a repris le dessus et j’ai surtout profité de ces moments".

Il faut dire que tous les ingrédients étaient réunis face à la Pologne au Stade Nelson Mandela. "J’en discutais encore dans la semaine avec Mathieu (ndlr : Mathieu Verschelden, qui s’arrête également en équipe nationale). Pour un dernier match à la maison, c’était chouette. Il y avait du monde, il faisait beau et on a disputé un bon match. Et à mes coéquipiers, ça leur faisait aussi quelque chose. J’ai bien pu profiter", explique Julien.

La Géorgie et la Russie comme meilleurs souvenirs


Julien sous le maillot de la Belgique en 2006. (Archive Sportkipik.be)

Le match contre la Pologne devait constituer son tout dernier match avec la Belgique. Julien Massimi rajoute toutefois une ultime rencontre à son palmarès en étant rappelé en renfort pour le match en Lituanie ce 26 mars dans le cadre du Rugby Europe Trophy. Un bonus qui ne change rien quant à l’état d’esprit du pilier waterlootois. "Je n’ai pas de regret d’arrêter, il était temps. M’entraîner quatre jours deux semaines d’affilée, ça devient compliqué. Le corps ne suit plus trop. Et l’équipe est à un tournant, avec l’objectif de remonter en Rugby Europe Championship. Ce n’est plus possible pour moi de jouer à ce niveau. Il faut aussi laisser la place aux jeunes. Je n’ai donc pas de regret, j’ai fait mon temps. Je n’avais pas envie de m’accrocher et de mal finir, de ne pas avoir eu l’occasion de dire au revoir".

En ouvrant l’album aux souvenirs, Julien Massimi ressort deux matchs sans trop d’hésitations. "Il y a bien sûr d’abord le match contre la Géorgie (le 2 février 2013). C’est bizarre car c’est une défaite mais il y avait beaucoup d’émotions et de fierté car on avait joué un gros match. C’était aussi la première fois qu’on évoluait à ce niveau-là, contre la plus grosse équipe que nous n’avions jamais jouée. C’est là qu’on s’est rendu compte qu’on pouvait élever notre niveau de jeu. Il y a ensuite le match contre la Russie évidemment (le 8 février 2020), parce que ce fut juste énorme. Passer 40 points à une équipe comme celle-là, après avoir été mené. Tout était marquant dans ce match. On avait un peu l’impression d’être le village gaulois dans Astérix".

"Je conseille aux jeunes de ne pas faire comme moi"

Un village gaulois que Julien Massimi pourrait peut-être encore retrouver. Cette fois dans un rôle d’entraîneur. "Je réfléchis à l’idée de poursuivre en tant qu’entraîneur. La transmission, c’est quelque chose que j’aime bien. J’y pense mais il n’y a encore rien de concret. Je vais me laisser le temps d’y penser. Autant mon boulot et ma famille ont été compréhensifs, autant je ne peux pas non plus trop tirer sur la corde. Mais j’ai envie de rester dans le rugby quand j’aurai terminé en tant que joueur. Car le rugby fait partie de moi".

Enfin, fort de sa grande expérience, quels conseils Julien donnerait-il aux jeunes ayant intégré le groupe des Diables Noirs ? "Si j’ai un conseil, c’est un peu bateau mais c’est de profiter de chaque instant. Être international, ça peut s’arrêter du jour au lendemain. Quand tu es sélectionné, tu ne sais jamais si c’est pour un match ou pour 17 ans. J’ai un autre conseil, qui est de ne pas faire comme moi. Je n’ai jamais été très travailleur. J’ai profité de mon talent, même s’il n’est pas exceptionnel. Mais pour arriver au niveau actuel, il faut travailler, car le talent ne suffit plus".


Contre la Tchéquie au Petit Heysel en mai 2011. (Archive Sportkipik.be)


Frédéric Cocqu, Julien Massimi et Mathieu Verschelden lors d’un match contre la Pologne en avril 2012. (Archive Sportkipik.be)