Le rugby, Bruno Loutre l’a découvert enfant. "J’ai commencé à jouer au rugby au BUC, en U12 je pense", se souvient-il. "C’est un pote qui m’y avait amené. Après, je suis parti au ROC et j’ai joué en équipe nationale de jeunes".

Il a ainsi notamment disputé le Championnat du Monde U19 à Paris, en 2003. "J’avais participé à tous les matchs préparatoires et j’avais presque toujours été titulaire en centre. Mais je me prends une énorme commotion en Tchéquie, avec à la clé 20 minutes de syncope. C’était à la Toussaint et le Championnat du Monde avait lieu à Pâques. J’ai mis 2 bons mois à me remettre de la commotion. J’ai tout fait pour être prêt mais lors du premier match contre les Etats-Unis, je n’étais pas prêt psychologiquement à encaisser de gros chocs. J’ai donc participé à tout le tournoi, mais sur le banc".

Jeune joueur prometteur, Bruno Loutre a ensuite rejoint le centre de formation d’Arras, où il ne restera que quelques mois. Retour alors en Belgique, au ROC. C’est au club d’Ottignies que notre interlocuteur a fait ses premières armes au coaching. "Pierre Allegrucci m’avait proposé de commencer à l’aider et à entraîner. J’avais 20-21 ans à l’époque et je coachais avec Pierre et Sébastien Guns", précise Bruno.

Bruno Loutre n’a depuis jamais rangé sa casquette d’entraîneur, auprès des jeunes comme des seniors. Parti à La Hulpe, il a d’abord coaché en compagnie de Sébastien Wyngaerden avant de devenir au fil des ans un rouage important du club et de coiffer une autre casquette, celle de Directeur Technique. "Je n’aime pas trop ce terme. En Belgique, tu ne sais pas vraiment imposer des choses, vu qu’on est tous des bénévoles, tous là pour le bien du club. L’objectif est de donner une ligne directrice commune, que les forces individuelles deviennent des forces collectives, pour chaque catégorie et pour le club dans son ensemble", explique Bruno Loutre.

Malgré un travail de menuisier déjà prenant, Bruno Loutre donne beaucoup de son temps à La Hulpe. "Je dois faire des concessions par rapport à d’autres activités. Mais ce qui me motive, c’est le sport et la complexité du sport. C’est gai de voir qu’il y a une progression, de voir les résultats. Même si c’est toujours plus lent que ce que l’on espère. J’apprécie vraiment de constater l’évolution des joueurs au profit du collectif".

La crise sanitaire due au Covid-19 et le long arrêt des compétitions pourraient-ils avoir raison de cette motivation ? "Le Covid ne me réussit pas vraiment pour le moment. Le virus nous éloigne du terrain, de l’intérêt que l’on a à mettre les choses en place. La motivation est un peu moins présente. Ce qui me manque, c’est de voir les projets qu’on a mis sur la table aboutir", reconnaît Bruno Loutre, qui ne sait pas s’il officiera encore longtemps du côté du Stade du Brésil. "Ça durera le temps que ça durera. C’est du loisir, je n’ai pas de plan de carrière. C’est le plaisir qui prime. Et le plaisir que j’ai, c’est quand quelqu’un vient me dire ‘merci pour ça’. Ou simplement de voir que les leviers que j’actionne fonctionnent".