"On est sans doute le plus petit club de Belgique, en tout cas francophone. On est pratiquement le dernier club de village. On perd tous nos matchs depuis 2-3 ans. On est maximum 25 joueurs, mais on a 5-6 blessés ce qui fait qu’on se retrouve à 19-20. Mais on se donne vraiment", résume Daniel Spee, entraîneur et joueur au Stade Marchois.

Le décor est planté. "Il y a 2 ans, on avait énormément de jeunes mais il y a eu une énorme chute du nombre depuis l’an dernier", poursuit Daniel Spee. "On est aussi un peu à l’écart dans le paysage rugbystique. C’est notamment difficile de trouver des entraîneurs. Je suis joueur, je n’ai pas vraiment la vision d’un entraîneur. Il y a 4-5 nouveaux chaque année à qui il faut apprendre le rugby. Mais ce n’est pas évident car on doit souvent changer de poste en fonction des absences".

Le groupe se veut toutefois soudé, avec un noyau dur qui répond toujours présent. "L’année passée, on a tout de même été contraint de déclarer forfait à une reprise", se rappelle Dimitri Leon, joueur-entraîneur en charge aussi de la préparation physique. "Mais s’il faut se déplacer à 13, on le fait. Pour continuer à jouer et par respect pour l’adversaire. Il nous manque quelques joueurs pour faire tourner. Dès qu’il nous manque 2-3 joueurs, cela devient difficile".

Issu à l’époque d’une querelle entre membres de Famenne, le Stade Marchois doit aussi composer avec le club voisin, même si l’entente est désormais plutôt bonne. "Ça s’est calmé", confirme Dimitri Leon. "Ils viennent voir nos matchs quand ils ne jouent pas et nous aussi on va les voir quand on peut. Cela se passe très bien entre les joueurs en tout cas".

"Famenne est dans le centre de Marche, nous on est à l’écart. Mais on se bouge. On fait un marché de Noël, on organise des festivités. On n’est pas des foudres de guerre en rugby mais il y a un bon groupe", ajoute Daniel Spee.

Cette saison, le quinze basé à On est passé tout près de retrouver le chemin de la victoire. "Contre le Rugby Haute Meuse, on est battu d’un point en ratant une pénalité à la dernière minute (19-20). Si on gagne un match, on fera la fête pendant une semaine", sourit Daniel Spee.

En pleine année de construction, le Stade Marchois a vu quelques jeunes monter de catégorie et se veut ambitieux pour la suite. "On revoit le plan de jeu, pour jouer le haut de tableau la saison prochaine, en espérant garder suffisamment de joueur pour être compétitif", souligne Dimitri Leon. "Qu’est-ce que je dirais à ceux qui envisagent de nous rejoindre ? Qu’il ne faut pas hésiter à venir tenter l’expérience au Stade Marchois, pour l’expérience sportive et pour le côté festif. Ils ne s’ennuieront pas".