Née à l’initiative de trois membres du Boitsfort Rugby Club (Thierry Dupuy, Karima Reghif et Alison Lenaerts) engagés auprès de l’association belge Kenbé Fèm, cette soirée vise à récolter des fonds pour soutenir l’association Kenbé Fèm, le Club de Rugby de Limbé et l’association Noramise, tout en découvrant la culture musicale et culinaire haïtienne.

Un repas haïtien accueillera les participants avant un concert exceptionnel de Chouk Bwa Libète, groupe de "mizik rasin" haïtien actuellement en tournée en Europe à l’occasion de la sortie de leur premier album, "Se nou ki la !" (extrait ci-dessous). La Nuit Haïtienne se poursuivra avec Los Diplomaticos, aux rythmes chaloupés de la Caraïbe et de l’Amérique du Sud

Chouk Bwa Libète live at home from Michael Wolteche on Vimeo.


Rugby, langue universelle
Rentrée au pays quelque mois avant ce séisme au bilan extrêmement lourd (250 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris), Rosedanie Cadet, ancienne joueuse de rugby au Budd Bay Rugby Club de Washington décide de quitter définitivement les Etats-Unis, et fonde l’association NORAMISE. Elle crée une classe d’alphabétisation, des projets de culture maraichère, et tout en éduquant les enfants défavorisés de la zone, elle enseigne les valeurs du rugby à une vingtaine de gamins des rues de Limbé.

En visite sur place, au printemps dernier, pour aider et transmettre sa passion du rugby, Thierry Dupuy raconte : « Je ne sais toujours pas si j’ai contribué à l’amélioration de leurs conditions de vie, mais je les ai vus sourire, puis rire, et le moment d’un instant quitter leurs vêtements d’enfants des rues pour se transformer en rugbymen à l’égal de tous ceux qui pratiquent ce sport sur la planète ». Comme les autres clubs de la planète, le Rugby Club de Limbé apprend le rugby à ses membres mais il leur enseigne bien plus : l’altruisme à l’égard de la communauté. Ainsi, pendant l’épidémie de choléra, qui suivit le tremblement de terre, ses joueurs ont visité les hôpitaux, et exécuté bénévolement les travaux les plus pénibles.

Rester debout
Comme le rappelle un dossier pédagogique réalisé par la plateforme Haitie.be, les séquelles d’une catastrophe naturelle sur le fonctionnement d’un pays et de sa société́ civile sont généralement dramatiques et destructrices sur une grande échelle. En effet, au-delà̀ du bilan humain souvent catastrophique, c’est aussi l’infrastructure matérielle, sociale et économique des pays où elle survient qui est mise à mal. Les conséquences à long terme prennent encore une dimension plus intense dans les pays en développement, comme c’est le cas pour Haïti dont les trois quarts de la population vivent dans la pauvreté c’est-à-dire moins de 2$/jour, ce qui sous-tend notamment un retard technologique, un système de santé insuffisant et un faible niveau d’instruction.

Cette Nuit Haïtienne vise donc à récolter de l’argent pour des projets concrets menés par des bénévoles. « Nous espérons que ce magnifique programme culturel développé autour de la découverte de la cuisine et de la musique haïtienne suscitera la curiosité dans la communauté rugbystique » espère Rémy Bossert, le président du BRC. « Les rugbywomen et rugbymen sont reconnus pour leur esprit de solidarité et leurs attraits pour la cuisine et la musique ». Une opportunité, en effet de découvrir la "misik rasin", "musique racine" en français, c’est-à-dire l’âme haïtienne dévoilée au son des chants et des tambours, l’hommage fait aux "Lwas", les esprits de l’ancien royaume du Dahomey qui ont voyagé à fond de cale avec les esclaves d’Afrique jusqu’aux Amériques et se sont enracinés dans la perle des Antilles. « C’est aussi un formidable chant d’espoir et de vie que nous voulons partager avec les Haïtiens » explique Christophe Castaigne, le président de l’ASBL Kenbé Fèm dont le nom signifie en créole « rester debout », formule bien connu des passionnés de rugby !

Concert + Soirée : 5 euros
Lieu : Plateau de la Foresterie, avenue de la Foresterie 1170 Boitsfort