Avec l’annonce en début de semaine du départ de Laurent Otten, c’est un homme de rugby qui tire sa révérence. "J’arrête. Je suis fatigué. Je quitte mes mandats à la LBFR, même si je garde encore d’autres mandats comme à l’AISF", nous a confié Laurent Otten, encore vice-président de la LBFR jusqu’à ce lundi. "J’ai tout de même consacré 40 ans au rugby. J’arrête sans amertume, j’ai fait le tour du rugby belge et même européen. Ça fait du bien de prendre un peu de recul et de profiter davantage de ses enfants et petits-enfants".

Un repos bien mérité pour celui qui a débuté sa carrière de joueur en 1976 et fut international belge de 1983 à 1994. Avant de devenir notamment président du RC Visé (1994-2004), administrateur à la Ligue Belge Francophone de Rugby (2000) et d’entamer une longue carrière de dirigeant qui le vit occuper la présidence de la LBFR durant 14 ans, de 2004 à 2018.

"Depuis l’annonce de ma démission, j’ai reçu beaucoup de coups de téléphone et énormément de messages de la part de vieux amis. Et aussi beaucoup de remerciements, ce qui fait plaisir. Car en restant longtemps au pouvoir, tu ne fais pas toujours plaisir à tout le monde", souligne Laurent Otten, qui ne restera pas les bras croisés dans son fauteuil. "Je continue notamment comme taupier. J’ai fait beaucoup trop de choses dans ma vie que pour ne plus rien faire".

Des souvenirs, Laurent Otten n’en manque bien entendu pas. "Il y en a tellement que c’est difficile d’en ressortir. Ce qui m’a marqué, c’est le doublé Coupe-Championnat que l’on a réalisé avec Visé, en 2000. J’avais 40 ans à l’époque et j’étais encore dans une forme étincelante. J’ai d’ailleurs été rappelé à cet âge-la pour un match en équipe nationale, contre la Lettonie. Toute cette vie en équipe nationale reste d’ailleurs inoubliable. Ce qui fut exceptionnel, c’est quand on a été jouer contre les Harlequins à Twickenham. C’était grandiose, même dans les douches après le match. J’ai aussi joué contre les Old Lions et les stars du rugby de l’époque, sans oublier l’essai que j’ai marqué contre les All Blacks… Enfin les Baby Blacks, il faut tout dire...", sourit Laurent.

"Et à la LBFR, j’ai connu des années exceptionnelles avec Jacky Debiève, Rino Billi et les autres. A l’époque, l’équipe à la Ligue, c’était comme des oiseaux, tout le monde apportait quelque chose au nid. Il y a bien sûr aussi eu des moments plus difficiles, car le rugby n’est pas toujours soutenu comme on aimerait qu’il le soit".

S’il ne devrait donc plus à l’avenir occuper de postes à responsabilité au sein du rugby belge, Laurent Otten ne quitte bien entendu pas ce dernier et sera toujours présent au bord des terrains. "Je ne compte en effet pas décéder", conclut-il dans un éclat de rire.