Ce week-end nous allons vivre l’apothéose de cette RWC 2019 ! La finale de Bronze ce vendredi matin 10:00 am, la finale Angleterre-Afrique du Sud vingt quatre heures plus tard.

Romanne et moi aimerions vous transmettre une dernière fois via notre site web préféré de notre passion, cette incroyable fin de séjour à Tokyo.

Cet ouragan, cette tempête, ce tremblement de terre vécu en notre 10ème étage de notre dernier hôtel, ce rassemblement avec nos amis français au rez-de-chaussée dans la foulée, tous un peu hébétés, une envie d’être ensemble, puis ce match fou du dimanche avec le dernier match de poule du Japon contre l’Ecosse. Cette fin de séjour fut intense, comme toute cette expérience de vie vous vous en doutez.

Cela fait 15 jours que père et fille vivent H24 ensemble. Histoire de mieux se connaître, mais tout se vérifie, on se rend compte qu’on se connaissait déjà très bien...

Nous nous étions quitté juste avant ce qui allait devenir un très beau Canada - Afrique du Sud, malgré le score.
Ce que je retiens de toutes ces coupes du monde, entre autre, c’est que le jour d’un match, on vit le match, on ne fait que cela. Les rencontres en rue, les fanzones, les trajets vers le stade, les rassemblements autour des 7eleven pour le dernier verre moyennement payable, les claps de mains (give me five) avec tous les bénévoles à l’aller comme au retour, les photos de ci de là, le respect des règles locales (les piétons comme les voitures ne passent qu’au vert (malgré de longues longues minutes d’attente), tout nous rappelle que l’on vivait là, en-dessous de vos pieds.

Et ce monde-là, il est vraiment à l’envers de nos habitudes, discipline et respect s’entremêlent à l’envi.

Cap à présent sur Shizuoka, via ce train à grande vitesse. Quelques métros aussi.
Auparavant encore un petit mot sur « l’Hotellerie ». Bien entendu l’offre Hôtel classique existe, mais ce qu’il faut vivre ce sont les « Ryokan », soit les hébergements traditionnels de type japonais. Ces « hôtels » sont dotés de chambres avec des tatamis partout sur le sol et comme lit, de simples matelas au sol, des futons. Le gag c’est que quand on prend possession de sa chambre, il y a souvent une ou deux tables basses au milieu, de quoi prendre le thé. En fin de journée passe le Maitre d’étage qui vient transformer la pièce en chambre. Ma foi, une belle grande pièce aussi, je craignais me retrouver dans une boîte à sardines, les photos parlent d’elles mêmes.

Les petits déjeuners, un souvenir délectable. Rien de sucré, tout en délicatesse. Des soupes Mizo goûteuse, du poisson sous toutes les formes, du salé, du relevé, parfois des fruits. Ces moments furent la cerise sur le gâteau du Mont Fuji !
A propos, nous sommes passés devant en train en nous rendant à Tokyo, notre dernier camp de base.

Moi, je continue à distribuer mes Manneken Pis ! Mais il faut quand même, au risque de les choquer, que je montre via ma tablette une photo de la statuette dans son écrin bruxellois, histoire qu’ils comprennent...! La plupart le connaissait !

La nouvelle planait déjà depuis quelques jours, non ce n’était pas une blague de journaliste, la tempête arrivait bien... et la nouvelle tombait, le match Angleterre France était remis comme d’autres par ailleurs (pauvres italiens...).
Un choc ? Oui et non, on en avait déjà tellement vu dans une vie passionnée de rugbyman. Déçu certainement. Il paraît qu’on va nous rembourser nos places, quant à tout ce qui gravitait autour...

A la place : 24:00 dans l’hôtel avec l’interdiction (polie) de sortir, sauf jusqu’au 7eleven en face. Le ciel se noircissait à une vitesse d’ailier, les rues de Tokyo étaient vides, encore plus impressionnant qu’un dimanche de Bruxelles sans voiture...

Un tremblement de terre (6 sur Richter) plus tard, c’est au petit matin que nous nous sommes levé, avec un soleil radieux... une luminosité incroyable, un ciel bleu tropical.
Allez, zou, on sort ! Pour la première fois on divise le groupe en deux.. chacun ira de son côté et on se retrouvera dans une station de métro choisie au hasard. Oui, mais là comme dans bon nombres de capitales du monde, les stations de métro ressemblent toutes à des gares du midi, où se retrouver ?
Heureusement WhatsApp fera le reste, nous avions deux cartes sim locales et des boîtiers portables, technique simple mais ô combien efficace. Obligation de tout rentrer dans l’enveloppe pré affranchie et la poster à l’aéroport pour le renvoi de toute la technique.

Nous nous rendons alors ensemble au dernier match, comme si on se rendait à Compostelle. Voir les Japonais chez eux...! Ces heures de communion ovale furent à nouveau d’une intensité sans nom, indescriptible, on était comme des gamins dans cette ambiance.

Ni-pone Ni-pone Ni-pone !!! Pour une fois qu’on savait ce que cela voulait dire, on chantait avec eux.

A la fin du match, pas envie de sortir du stade... on savait que tout avait une fin, de grâce laissez nous encore un peu là... on vivait un rêve éveillé, notre âme prenait de la hauteur, nos yeux se faisaient piquant...

Nous allions bientôt nous réveiller, mais pas envie...

De la porte de notre dernière chambre à la porte de notre demeure à Tourinnes-la-Grosse, de longues longues heures via Paris.
Mais qu’importe c’est en nous à présent, qu’est ce que j’ai bien fait de ne pas me lancer dans le foot à 15 ans... Ce ne sont ni Mathieu ni Romanne qui me démentiront.

De très belles finales à vous tous ce week-end !!!

Romanne aura le dernier mot : Merci Papaaaaa....

Christian Cloos

La RWC 2019 en photos (Photos Christian Cloos)