Guten Abend
Hello


Craig Green. (Photo Alain Dams)


Ça ne te dérange pas de faire l’interview en anglais car mon allemand est poussif ?
Pas du tout. J’apprends moi aussi l’allemand.

C’est vrai que tu n’as pas l’accent allemand, ni anglais d’ailleurs…
Je suis originaire d’Afrique du Sud.

Vous êtes beaucoup d’étrangers dans votre équipe ?
Non, actuellement, il y en a quatre.

Généralement, il y en a plus dans les équipes allemandes ?
Cela dépend des équipes je crois mais je découvre.

Depuis combien de temps joues-tu pour le SC Neuenheim ?
Je suis arrivé en mars dernier.

L’intégration a été bonne ?
J’adore l’Allemagne et encore plus Heidelberg. La ville est propre, belle et les gens sont sympas.

Comment un Sud-Africain se retrouve à jouer en Allemagne qui n’est pas une terre de rugby ?
Originellement, je devais jouer en France mais j’ai reçu une offre très intéressante du SC Neuenheim qui me proposait de financer mes études.

Comment es-tu entré en contact avec eux ?
J’avais posté mon profil sur plusieurs sites internet de recrutement de rugbymen.

Selon toi, est-ce-la trajectoire traditionnelle de tous les joueurs qui débarquent de l’hémisphère Sud ?
Oui, de nombreux sites sont très prisés. Certains joueurs s’adjoignent également des agents.

Sur ces sites, les demandent affluent des clubs comme des joueurs ?
Oui et elles attirent aussi bien professionnelles qu’amateurs.

Sans indiscrétion, quel est ton statut dans le club ?
Le club finance mes études et mon appartement.


(Photo Alain Dams)

Tes coéquipiers bénéficient-ils des mêmes services ?
Les gars sont amateurs. Ils touchent une petite prime en cas de victoire mais plus de 90% des joueurs ont un travail.

En Belgique, à l’exception de quelques joueurs, pour l’instant, les équipes sont totalement amateurs. Cela t’étonne ?
Oui un peu mais dans mon pays, en Afrique du Sud, de nombreuses équipes aussi demeurent amateurs.

Combien de clubs sont professionnels en Allemagne ?
A ma connaissance, il n’y a qu’un club pro dans le championnat allemand : le Heidelberger RK.

Ce sont les champions d’Allemagne 2013, n’est-ce-pas ?
Oui, nous avons perdu en finale contre eux la saison passée. (NDLR : score final 41-10 et en demi-finale contre TV Pforzheim 51-09 !)

C’était un derby cette finale ?
En effet, les quatre meilleurs clubs actuels du rugby allemand viennent d’Heidelberg.

Comment expliquer cette concentration exceptionnelle ?
J’ai moi aussi posé la même question à mon arrivée. L’Université d’Heidelberg est une vieille université (NDLR : la plus vieille d’Allemagne, fondée en 1386). Le rugby a commencé à se développer dès le milieu du 19ème siècle grâce à l’arrivée d’étudiants britanniques.

Revenons à ce premier match de North Sea Cup 2013-14. Je vois que ton nez penche à droite. Le match a été âpre ?
(Il sourit) Oui mais non. Je l’ai juste cassé plus d’une quinzaine de fois depuis que je joue au rugby. La première fois, j’avais 10 ans …

Ce match s’est soldé pour vous sur une défaite par un écart de 7 points alors que vous entamiez cette campagne européenne à l’extérieur. Comment analyses-tu cette performance ?
La première mi-temps est bonne mais pouvions-nous espérer mieux en alignant seulement 16 joueurs sur la feuille de match ?

Ce déplacement à 16 joueurs a effectivement surpris, aussi bien le public présent que votre adversaire Boitsfort. La North Sea Cup n’est pas un objectif pour votre club ?
Pas du tout, nous avons du simplement gérer l’absence de joueurs empêchés pour raisons personnelles et beaucoup de blessés, à l’image de notre meilleur joueur, notre centre argentin, qui est à l’arrêt pour huit semaines.

N’avez-vous pas de seconde équipe dans votre club pour palier les blessés de l’équipe 1 ?
Oui mais ils jouent pour le fun uniquement.

Et les juniors ?
Actuellement, nous n’en avons pas.

Etonnant ?
Oui, pour moi aussi, mais on y travaille.

Cette défaite change-t-elle vos ambitions pour cette compétition ?
Non, en aucun cas. Avec notre équipe au complet, nous sommes très forts et capables de produire un excellent rugby.


(Photo Alain Dams)

Je m’excuse d’insister car je vois que le champion allemand Heidelberger RK n’est pas inscrit dans la North Sea Cup et qu’un autre club allemand a déclaré forfait lors de l’ouverture de cette nouvelle édition. As-tu une explication ?
Je n’ai aucun commentaire sur ces absences. Je ne parlerai que pour mon club et ce titre, nous le voulons.

Bien que ton équipe était déforcée, comment as-tu trouvé le niveau de jeu ?
Ça joue bien !

Mais on est certainement loin de ton niveau en Afrique du Sud ?
Honnêtement, le niveau de ce match de North Sea Cup est comparable au top de certaines régions d’Afrique du Sud, c’est-à-dire la 1ère ligue Club.

Es-tu sérieux ?
Oui. Bien sûr, je ne sais pas comment il se comporterait sur toute une saison dans le championnat mais au niveau du « contest » et de la technique, ils seraient compétitifs.

Quelle est ta valeur ajoutée sur l’équipe ?
L’expérience, ce sport grandit en Allemagne mais les joueurs en manquent encore.

Qu’est-ce-que l’expérience pour toi ?
L’expérience, c’est comme quand tu lances une affaire. Tu rencontres quelqu’un qui fait cela depuis 30 ans et il décide de t’aider. A ton avis, ton business va-t-il évoluer ?

Comment se traduit cette expérience sur le terrain ?
Prendre la bonne décision.