"En discutant avec la Commission médicale, on savait que ça allait prendre de l’ampleur. Tous les éléments nous laissaient penser que la crise sanitaire allait durer", souligne Salvatore Zandonà pour expliquer la décision de l’annonce de la fin de la saison 2019-2020 prise le 27 mars dernier par le CA en concertation avec la Commission médicale. "Nous avons alors voulu couper court aux spéculations. Plusieurs scénarios se présentaient à nous à l’époque mais il fallait au minimum la capacité d’entraînement de deux à trois semaines avant de reprendre. Mais on s’est rendu compte que cela ne serait pas possible. On pouvait aussi jouer pendant l’été, mais cela posait beaucoup de problèmes. Et terminer la saison en début de saison prochaine ne semblait pas une bonne idée non plus".

Belgium Rugby fut ainsi l’une des premières fédérations en Belgique à mettre un terme à ses compétitions. Et sans doute la toute première d’un sport de plein air. "La problématique, c’est que le rugby est un sport de combat par excellence", explique Salvatore Zandonà.

La décision de ne pas couronner de champion cette saison fut alors difficile à digérer par certains. "C’était une décision très difficile. Mais éthiquement, c’était la seule viable. L’idée était de ne pénaliser personne". C’est notamment la raison pour laquelle les championnats de D1, D2 et D3 se disputeront à dix équipes la saison prochaine. "Un championnat à 10 permet à des joueurs de faire des impasses, permet aux staffs de faire tourner leur effectif. Passer à 10 équipes peut donc paradoxalement alléger le programme des joueurs, en observant des plages de repos et en faisant jouer les jeunes par exemple".

Alors qu’un début de déconfinement s’opère, le rugby risque d’être l’un des derniers sports à pouvoir reprendre. "On est en train de préparer une reprise pour septembre, mais on dépense peut-être beaucoup d’énergie sans savoir vers quoi on va", précise le président de Belgium Rugby. Plusieurs cas de figure ont été évoqués pour une reprise du rugby ailleurs : certains n’ont pas hésité à parler d’une reprise le 1er janvier, d’un arrêt jusqu’à l’élaboration d’un vaccin contre le Covid-19 voire d’une saison blanche… "Aujourd’hui, nous n’avons aucune certitude pour l’avenir", conclut Salvatore.