Bonjour à tous,
Petit complément d'information à ce qui a déjà été dit et pour clarifier certaines choses :
1. Le contrôle antidopage est effectivement une compétence régionalisée. S'il y a peu de contrôle, c'est peut-être en partie parce qu'il y peu de médecins contrôleurs, mais c'est surtout parce que le rugby ne fait pas partie des sports particulièrement surveillés comme le cyclisme ou l'haltérophilie. Heureusement, vu le peu de cas enregistrés au rugby et leur faible gravité, il y a peu de raisons pour que cela change.
Les contrôles peuvent se produire à tous les niveaux de compétition et pour toutes les catégories. S'il y a peu de contrôles au niveau national, ce n'est pas le cas au niveau international. Les Diables Noirs sont contrôlés au moins une fois par an, en Belgique ou à l'étranger. Les U18, les filles le sont régulièrement aussi.
2. Sont considérés comme dopés ceux chez qui on trouve une substance interdite dans les urines, mais aussi ceux qui refusent de se présenter au contrôle. Certaines manipulations sont également interdites (auto-transfusions, utilisation de médicaments masquant le dopage...). Sont également en infraction ceux qui fournissent des produits dopants aux sportifs (entraîneurs, médecins...)
3. A ma connaissance, il n'y a aucun joueur belge actuellement sous le coup d'une suspension pour dopage au rugby. Encore à ma connaissance, la plupart des cas rencontrés concernaient la consommation de cannabis, les sanctions ont été relativement clémentes vu le caractère purement récréatif et l'absence d'intention de dopage. Un cas de contrôle positif (contrôle effectué à l'étranger) était lié à la consommation accidentelle de spray décongestionnant pour le nez. Le joueur a pu être défendu par la fédération et blanchi.
Loin de moi l'idée de minimiser l'usage du cannabis, je rappelle à toutes fins utiles que le médecin responsable du contrôle antidopage est un médecin légiste, donc également officier de police judiciaire assermenté. Il doit donc faire une déclaration au Parquet en cas de découverte de substances qui sont également sous le coup de la loi belge (cannabis, cocaïne...)...
4. Le Red Bull contient taurine, glucuronolactone et caféine, aucune substance dopante, même en grande quantité. La caféine a été retirée de la liste des produits dopants depuis 2004.
La préoccupation la plus importante vient des compléments alimentaires à l'heure actuelle. Aux USA, une étude a montré que 20% d'entre eux étaient contaminés par des produits dopants (volontairement ou pas). Prudence donc avec les compléments achetés via des filières peu sûres. Des labels existent maintenant pour guider les sportifs
5. Depuis quelques années, les inhalateurs pour l'asthme ne sont plus considérés comme médicaments nécessitant une demande d'autorisation d'usage thérapeutique. Mais ils sont toujours dosés dans les urines prélevées lors du contrôle. Le contrôle est considéré comme positif si la quantité retrouvée ne correspond pas à un usage thérapeutique normal.
Il suffit de les déclarer au médecin contrôleur au moment du contrôle et ils font l'objet d'une AUT à posteriori. Il n'y a donc pas beaucoup d'affreux contrevenants en Belgique... Attention pourtant, il y a des exceptions (pour une même classe thérapeutique : Relvar = interdit, Seretide = uniquement déclaration au moment du contrôle)...
Les demandes d'autorisation à usage thérapeutique doivent être soumises chaque année à l'ONAD (
www.dopage.be).
Pour qu'une autorisation soit accordée, il faut qu'il n'y ait pas d'autre alternative non-dopante.
Si vous voulez savoir si votre médicament est un produit dopant, le site
www.cbip.be reprend tous les médicaments et identifie ceux qui figurent sur les listes de produits interdits (d minuscule : déclaration au moment du contrôle suffit, D majuscule : interdit ou nécessite une demande d'AUT)
Ces informations sont reprises sur le document joint au certificat d'aptitude de la Ligue. Une mention a été rajoutée sur le certificat lui-même à destination du médecin qui le signe afin de lui rappeler qu'il est garant de ce qu'il prescrit aux sportifs.
6. Il n'y a pas de publicité des sanctions. C'est lié à plusieurs facteurs. Je pense par exemple que personne ne serait content de voir la photo de son fils (ou fille) convaincu de dopage au cannabis dans une quelconque presse locale (je suis sûr que Sportkipik ne s'abaisserait pas à ce genre de journalisme poubelle). La sanction est la suspension et une interdiction de s'inscrire dans une fédération sportive pendant 4 ans, pas la vindicte populaire. Il n'y a donc pas de flou, juste une certaine discrétion compréhensible.
Quant à la ridicule et insultante affirmation du "peu de cas" qui est fait du dopage au niveau de la Ligue ou de la Fédération, pas de commentaire évidemment. Les parleurs parlent...
L. Simar